Nos amis à quatre pattes sont utilisés pour nous aider à détecter les punaises de lit. Garry Sene, professionnel de la détection canine parle de cette profession de plus en plus courante en France et qui présente de nombreux avantages.
En France, selon l’Anses, plus d’un ménage sur dix est touché par une infestation de punaises de lit. Parmi les nombreuses méthodes d’identification, la détection canine est depuis une dizaine d’année, une pratique qui gagne du terrain.
Pour Garry Sene de la société OP-UC en tant que Directeur Général du centre de formation cynophile spécialisé dans la formation de chien de détection, la profession n’est pas assez mise en valeur. « La détection n’est pas reconnue comme un métier, il y a des syndicats mais pas de vrai encadrement ». Sa société est inscrite à la CS3D, où se trouve un collège Détection canine.
Une méthode de détection efficace
Le chien est plus fiable que l’être humain pour identifier une infestation récente dans environ 95 % des cas. Grâce à son odorat, il peut déceler dans les moindres recoins la présence de l’insecte. Une seule intervention suffit à dresser un état des lieux et affirmer ou contester une possible invasion.
Garry Sene insiste sur l’historique de la situation aussi bien pour l’efficacité du travail que pour la santé du chien. Avant chaque intervention, il envoie un questionnaire aux clients pour récolter un maximum d’informations et préparer ainsi la suite de l’opération. « Il faut que les clients nous donnent les bonnes infos, on se renseigne sur les raisons pour lesquelles le client vient faire appel à nous » précise le professionnel. Cette étape va permettre une intervention plus efficace du chien et d’anticiper sur les nombreux facteurs qui vont influencer son travail : la taille du logement, l’encombrement de celui-ci…
Un travail de flair
L’utilisation de bombes fumigènes ou de terre de diatomée est dangereuse pour le chien. Garry Sene se fixe alors un délai d’intervention de trois semaines après l’application de produits biocides ou de terre de diatomée pour protéger la santé de son animal. Le diagnostic de ce dernier peut être faussé par les produits biocides. La première étape consiste donc à un premier contrôle visuel des lieux pour vérifier l’absence d’éventuels résidus.
Le professionnel déplace les meubles pour avoir accès aux plinthes et permettre au chien d’être au plus près des recoins. Ce dernier va ensuite flairer l’ensemble du logement. Une fois l’intervention terminée, les détecteurs canins orientent les clients vers des sociétés spécialisées mais peuvent aussi conseiller le client.
Tous les chiens, femelles comme mâles, sont aptes à détecter les punaises mais « certains ont des prédispositions comme les malinois ou les chiens de chasse » développe Garry Sene. Il faut trouver le bon individu car c’est une activité physique qui attend l’animal. « Il doit être motivé » pour des interventions allant de 45 minutes à 1h30 mais avec des temps de pause obligatoire. Durant cette période de travail, le chien n’est pas en action permanente. Au sein de sa société, ses chiens travaillent jusqu’à environ l’âge de 9 ans.
Le travail du compagnon à quatre pattes est rendu possible à la suite d’un entraînement régulier pour lui permettre d’assimiler l’odeur de la punaise morte et la différencier de celle de la punaise vivante. « L’odeur pour un chien est une image. Sur celle-ci, on lui présente la punaise vivante. Mais sur le terrain, il se trouve face à des odeurs de punaises mortes. On doit alors lui faire dissocier la punaise morte, de la vivante, avec les traces de déjections ».
Une activité multiple
Le dressage du chien peut se faire dès son plus jeune âge pour effectuer une localisation, une vérification ou de la prévention.
La détection canine permet d’identifier les zones infestées pour cibler les endroits où seront appliqués le traitement. Elle permet aussi de s’assurer et de vérifier la réussite des applications post traitement. Elle va être, enfin, réalisée comme un simple contrôle dans une démarche préventive.
La détection canine est une méthode proposée aussi bien aux particuliers qu’aux hôtels, cinémas, bâtiments administratifs, le chien est capable de s’adapter à tous les terrains. « L’utilisation du chien est possible aussi bien en prévention qu’en diagnostic » explique Garry Sene. La plupart du temps, c’est dans un cadre préventif que les clients font appel à lui.
Le tarif varie en fonction de plusieurs critères : la taille du logement, la durée d’intervention ou le type de logement. Dans les cinémas, par exemple, le coût est déterminé par le nombre de sièges, tandis que dans les internats, il dépend du nombre de lits… En fonction des lieux d’interventions, plusieurs chiens peuvent être utilisés.
Aujourd’hui, on dénombre moins d’une centaine de sociétés de détection canine en France.
Adrien Ribera