Au sein de leurs élevages, les éleveurs font souvent face à une prolifération de mouches : stomoxe, musca domestica… créant d’importantes nuisances et un risque de transmission d’agents pathogènes.
Agir pour prévenir
La gestion des mouches dans les élevages est une problématique centrale pour les éleveurs. Bien qu’en période hivernale, la situation se calme, lors des beaux jours, ces derniers subissent une explosion de la présence de ces insectes. Les mouches se reproduisent rapidement, pour s’en débarrasser, les éleveurs sont alors obligés d’agir vite. La prévention est également indispensable car plus le traitement est anticipé, plus le risque de multiplication du nombre de mouches diminue.
De surcroît, les éleveurs ont pour obligation de s’assurer d’une bonne situation sanitaire au sein de leurs élevages. La Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) effectue des contrôles réguliers et vérifie les actions entreprises et les produits utilisés dans le cadre de la régulation des mouches. Le site de la préfecture précise que la DDPP « participe à la régulation des marchés, à la protection de l’environnement, au bon état sanitaire des élevages du département ainsi qu’au respect de la protection animale ».
Les éleveurs doivent traiter leurs établissements. De façon préventive, en agissant dès l’hiver, mais aussi à chaque lavage des salles en utilisant, par exemple, des larvicides qu’ils viennent épandre sur les caillebotis. Sous forme solide, les larvicides sont dissous par des pompes à haute pression qui viennent se posent sur les fosses à lisier, situées en dessous des caillebotis. Les fosses à lisier sont brassées pour éviter la formation de croûtes sèches, premiers supports de ponte des mouches. Cette opération vise à agir sur les larves pour les empêcher de devenir des adultes. A savoir que l’insecte passe par quatre stades de développement, plus rapide lors des fortes températures : œuf, larve, nymphe puis adulte.
Dans le cas d’une importante infestation, des méthodes curatives sont réalisées par pulvérisation sur les murs et supports des salles d’élevages. L’utilisation d’insecticides ne suffit parfois pas car différents facteurs viennent plus ou moins impacter leur efficacité : la conception du bâtiment, la qualité du nettoyage effectué. Des méthodes alternatives et complémentaires sont envisageables, par exemple, l’utilisation de granulés comme appâts à mouches.
Les nuisances des mouches
Il existe plusieurs espèces de mouches : stomoxe, musca domestica…
Cet insecte cause d’importantes nuisances et perturbe le quotidien des animaux. Les mouches sont attirées par la saleté et les excréments. Les pratiques de gestion des élevages impactent fortement leur présence. L’alimentation des animaux en est un exemple : l’orge attire davantage les mouches. Les éleveurs sont obligés de prendre en considération leur régulation dans leurs activités sous peine de voir, dans des cas extrêmes, leur établissement fermer administrativement.
La mouche est vectrice de plusieurs agents pathogènes. Ses surfaces cuticulaires contiennent près de 6 millions de bactéries, et à chaque contact entre une surface et ses pattes, la mouche dépose près de 0,1 mg de matière organique. Elle cause indirectement des infections aussi bien aux humains qu’aux animaux : salmonellose, tuberculose… Il existe également certaines espèces qui piquent, on les appelle les mouches hématophages, comme la Stomoxys calcitrans, aussi appelée mouche charbonneuse ou mouche des étables. Cette espèce est très répandue dans les élevages.
Adrien Ribera